SILENCES D'UN GRAIN DE SABLE

Mon voisin le psy déraille complètement, ce soir à 20h00, il a voulu nourrir son poisson rouge et il a confondu la boîte d'aliments pour poisson avec un échantillon de médicaments laissé cet après midi par un visiteur médical. Le poisson rouge affamé a ingurgité la pastille et maintenant nous sommes devant le bocal à attendre les effets secondaires probables. Le Vidal indique entre autre, risque de bouche séche, sur ce point nous sommes rassurés.

Surtout des nouvelles de mon voisin le psy, avec son nouveau statut d'expert les journées ne sont plus assez longues pour répondre à toutes les sollicitations. Il envisage de prendre un ssocie. Aujourd'hui on le convie à participer à une commission qui devra plancher sur 'opportunité de passer en jugement les criminels déclarés irresponsables. Aussi ce soir mon voisin a voulu connaître mon jugement, c'est drôle, il a toujours besoin de mon avis, ma seule réponse fut "irréponsable, mais coupable".

Un simple appel, tu me dis devoir t'absenter quelques temps, tu dois savoir (tu le sais déjà) le peu d'importance que j'accorde au temps.

Besoin de faire le point, d'écouter toujours écouter, marcher des heures sur la plage, décortiquer les nouvelles du monde, trouver une explication à cette envie de vomir qui s'intensifie, revenir à l'essentiel, comprendre le fonctionnement des automates, prendre des notes, réflechir (nous ne consacrons pas assez de temps à la réflexion), observer, saisir le sens des mots, analyser les discours élaborés comme un message de pub pour yaourt au bifidus actif, revenir sans cesse à l'essentiel, ne rien céder,..........                                        ce soir je ne suis pas triste, simplement lucide

et bien évidement je pense toujours à toi

Ce soir je voulais vous rapporter les dernières aventures de mon voisin le psy, mais un temps de lecture m'a apporté cette aphorisme de Gustave Lebon :

" on domine plus facilement les peuples en excitant leurs passions qu'en s'occupant de leurs intérêts"

Une seconde le son de ta voix, le téléphone devient muet, rappel, répondeur, message, silence. Pas grave, cette seconde est gravée.

Un peu d'éloignement, un peu de recul, et la conclusion est toujours la même, aucun doute possible, le temps que je croyais être notre ennemi a définitivement perdu la bataille.

Heureusement il nous reste ce lien car les nouvelles sont mauvaises, l'anesthésie générale est un succès le patient est prêt à tout accepter, on lui promet des tests ADN, il jubile.

Alors complétons la formule "Pane et circences" par du "pain des jeux et la télévision"

Tu connais la raison cette journée fut difficile, l'épreuve s'est bien déroulée. Seul bémol je n'ai pas eu le temps une seule seconde de penser à TOI. Encore quelques notes à rédiger et je penserai à NOUS.